Je ferme mon ordinateur portable. Le langage de guerre du journal télévisé résonne dans la chambre.
« La pause de Pâques devrait remettre les Belges en ligne", a déclaré le journaliste. Sortir, se vider la tête, le virus demande trop d'attention. Le soleil printanier fait signe.
Je passe l'église, continue la Rue Haute et après la Ferme de Bousval y retrouve le chemin du Bosquet. Avec les touches fragiles de verdure du début de printemps, la nature dans un état brut, le Bois Balon m'accueille à bras ouverts.
Un vieux tronc d'arbre, un moment de repos privilégié. Deux oiseaux dansent dans le ciel – le printemps oblige. Le soleil me frappe dans le visage, efface les pensées.
Leurs voix excitées les annoncent, deux garçons et un chien à leurs pieds. Le plus petit balance une branche. Dès qu’il aperçoit la structure de branches, le plan est là. Soigneusement il équilibre le bâton sur le toit improvisé. Un recul de quelques pas, le camp est jugé parfait.
Pas à pas, au fil des années, le Bois Balon est fait et refait.
Le Chemin de Laloux et le RAVel me ramènent au village. Je m’émerveille, la couleur des crocus à ma porte me semble plus intense.
La poignée encore en main, la chambre résonne de la voix de ma maman.
Allez-y, au Bois Balon tous les trois!
Elle aussi avait des moments où elle avait besoin de se vider la tête.
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